The steamer Ancon at Muir Glacier – Partridge Photo. Company, circa 1885
Source : Beinecke Rare Book & Manuscript Library (BRBML) ID 2014875
Dans les années 1900, pourquoi les croisières vers l’Alaska ont-elles créé un tel engouement pour les mâts totémiques?
1885 – Un voyage sur le Ancon

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Cette photographie nous présente un groupe de touristes à bord du bateau-vapeur Ancon, aux alentours de 1885. Elle traduit bien l’ambiance régnant sur le pont lorsqu’on se rassemble, dans des vêtements chauds, pour parcourir les eaux glacées de l’Alaska. Elle est contenue dans un album intitulé « Souvenir de notre voyage en Alaska sur le Ancon. Septembre 1885. » Cet album contient également des vues commerciales de Glacier Bay, Sitka, Harrisburg, Kassan Bay, Holcolmb Bay, un village indien et des enfants près de Juneau, ainsi que des totems de Wrangell, entre autres.

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Provenant du même album, voici une splendide vue du Ancon, sur lequel nos touristes se sont embarqués. Il fut mis en service aux alentours de 1867, faisant partie de la famille des bateaux à roue à aubes, qui sont « souvent à fond plat et à faible tirant d’eau (par opposition aux navires océaniques à fort tirant d’eau), généralement affectés à la navigation fluviale, sur les grands fleuves, les lacs ou éventuellement le long des côtes et des estuaires ».

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Nos explorateurs et exploratrices de glaciers, dans la baie de Takou sont parfois téméraires, comme en fait foi cette photographie où près d’une trentaine d’hommes et de femmes sont descendus du navire pour un souvenir impérissable sur un minuscule iceberg qui flotte à la dérive. Il est peu probable qu’un tel événement se produise aujourd’hui, les glaciers reculant de plus en plus; on peu s’en rendre compte en lisant l’article « Le dernier glacier de Juneau Icefield en marche commence sa retraite* » dans le Anchorage Daily News du 29 octobre 2019. Selon Wikipédia, le port de Taku (également orthographié Taco, Tacou ou Takou) est une petite baie isolée située sur la rive est du passage Stephens à environ 22 miles au sud-est du centre de Juneau, Alaska, États-Unis. Comme on peut le voir sur la carte Google « La Totem Pole Route« , elle fait partie de l’itinéraire de ces touristes du début du XXe siècle.
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Les trois photographies ci-haut font partie de la collection « Alaska Pictorial Works » conservée dans les archives numériques de la Beneicke Rare Book & Manuscript Library (BRBL). C’est un regroupement comportant plus de 250 reproductions numérisées pour qui voudrait explorer cette époque.
Les villages riverains

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Les deux photographies ci-dessus sont un exemple de ce qu’on aperçoit de la rive, en longeant la Côte Nord-Ouest en direction de l’Alaska.
Ce sont ces villages riverains dépaysants, avec leurs rangées de maisons aux façades ornementées de mâts totémiques imposants, qui représentaient quelque chose d’unique provoquant l’admiration des touristes; on ne pouvait que les admirer. On peut aisément croire que c’est un des facteurs ayant contribué à la popularité des mâts totémiques, qui devinrent une attraction touristique majeure au début du XXème siècle. John Sutton Lutz le r résume bien dans son article de 2018, comment le mât totémique est devenu un symbole du Canada, tout en évoquant la popularité de ces croisières.
L’avènement du service régulier par bateau à vapeur entre San Francisco et l’Alaska en 1883 créa l’occasion de capitaliser sur les mâts totémiques uniques, encore visibles des eaux situées au large de la Colombie-Britannique et de l’Alaska.
Le nombre de visites en Alaska est passé de 1 650 en 1884 à plus de 5 000 en 1890, lorsque la ligne de paquebots de la côte du Pacifique a commencé à annoncer ce voyage comme étant la « Route des Totems » et l’Alaska comme « Le pays des Totems ».
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Ci-dessous figurent les ajouts les plus récents de l’album Pinterest « Côte Nord-Ouest – Villages riverains », il est possible de défiler avec la souris ou de cliquer sur l’encadré pour accéder à la collection complète. C’est une série de clichés d’habitations dont les façades donnent sur le front de l’eau.
De 1885 à 1936 – À vapeur dans les glaces
Utilisation de la carte interactive: Pour afficher une information détaillée sur chaque lieu de la carte, cliquer sur le pictogramme du panneau latéral, à gauche en haut. Pour une visualisation optimale en plein écran, cliquer sur le pictogramme plein écran, à droite en haut.
À la fin du XIXe siècle, les grandes compagnies de paquebots à vapeur remontent jusqu’aux glaciers de l’Alaska. Ils naviguent sur la Route des totems (carte ci dessus) à destination des villes sélectionnées judicieusement par les voyagistes, entre San-Francisco et Sitka, en Alaska.

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Dans la collection Bateaux à vapeurs de William R. Norton (1890-1920) de Alaska’s Digital Archives, on retrouve cette vue surprenante du Spokane et du City of Seattle se croisant devant le Glacier Taku en Alaska; genre de paysage en voie de disparition, faut-il le rappeler. La disproportion entre ces deux navires à vapeur et la taille des amas de neige qui entourent le fleuve de glace figé émergeant au confluent de la rivière est impressionnante; cette perspective ne cesse de fasciner les touristes qui traversent cet mer intérieure.
Des cartes géographiques pour rêver les départs

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Cette carte de 1936 de la Alaska Steamship Company démontre clairement que les mâts totémiques font partie du paysage. Elle est encadrée par deux totems très colorés, une exagération bien sûr pour attirer l’attention. Cette coloration se retrouve également dans les cartes postales de l’époque. Ce type de cartes décrivant les itinéraires est un rappel historique important de la fascination exercée par cette région. Les gens fortunés pouvaient se permettre de partir en croisière pendant plusieurs semaines afin d’admirer les mâts totémiques, encore visibles en grand nombre à cette époque, avant que la Côte-Ouest soit dévalisée de ses trésors par les grands musées. La collection de cartes et d’images du fonds David Rumsey, de l’université Standford comprend du matériel promotionnel de trois grandes compagnies qui dominent le marché à cette époque : la Pacific Coast Steamship Co., la Alaska Steamship Company et la Northern Steamship Company. Ces documents numérisés sont particulièrement intéressants à explorer parce que le logiciel de navigation utilisé pour les explorer permet de les visualiser dans leurs moindres détails.
De San Francisco à Sitka en 9 jours

Rand, McNally & Co., engr’s, Chicago.
Accès à la carte en mode zoom : DRHMC 5232.001
Examinons un exemple concret tiré d’une des trois collections cités plus haut : La Pacific Coast Steamship Company. C’est un dépliant recto verso de 68 cm x 32 cm qui propose différentes croisières dans la région. Au verso, nous retenons le tableau horaire qui permet de bien planifier son itinéraire. Celui-ci décrit un séjour typique entre San Francisco et Sitka, capitale des mâts totémiques. C’est un voyage aller retour d’une vingtaine de jours, sur un des navires de la flotte.

Accès au panneau entier : DRHMC 5232b
[…] pas un village indien sans ses totems, bien qu’il y ait plusieurs villages indiens avec des totems, mais sans ses Indiens […]
Parmi les trois fascicules illustrés ci-dessous, ceux de 1906 et de 1911 regorgent d’information utile pour qui s’embarque à bord, insistant en premier sur le confort et les commodités et présentant ensuite les points d’intérêt principaux. On y traite des mâts totémiques avec le regard de l’époque, empreint d’une certaine mystification qui n’est pas étrangère à l’exotisme qu’on recherche en s’embarquant sur une croisières.
La magie des dépliants
Si vous disposez d’un peu de temps pour exercer votre curiosité, il est fort instructif de s’attarder un peu dans cette exploration virtuelle de l’Alaska, en lisant le contenu intégral des fascicules de 1906 et de 1911. Cela permet de comprendre comment on dépeint cette région, notamment au niveau des mâts totémiques – ces fameux totems! Sinon, on peut au moins retenir les extraits significatifs, ci-dessous…
Par exemple, dans le fascicule de 1906 (contenu intégral en ligne), les rédacteurs publicitaires ont résumé l’expérience du voyage ainsi, en parlant des mâts totémiques (en page 5) :
Cela signifie une sortie estivale sur les mers d’été avec de nouvelles choses à voir partout – des mines d’or, des Indiens, des gros poissons, des mâts totémiques et, encore une fois, des mâts totémiques. Car voici le pays des totems, avec ses monuments sauvages et étranges de fierté familiale, élevant leurs hauteurs pittoresques parmi les arbres; pas un village indien sans ses totems, bien qu’il y ait plusieurs villages indiens avec des totems, mais sans ses Indiens – désertés par leurs habitants pour les attraits du commerce et de la civilisation.
[…] les mâts totémiques et les mines d’or, les mâts totémiques et les Indiens, les mâts totémiques et les glaciers, ainsi que les mâts totémiques […]
Cette figure de style dissimule mal le drame humain qui se produit alors dans cette région, dont des populations décimées par la vérole, pendant que les grands musées américains viennent détrousser leur production artistique, ou encore les compagnies de chemin de fer qui achètent les mâts à vil prix pour les replanter le long des voies ferrées au plaisir des touristes, comme on le verra dans une prochaine note de recherche. Pardonnons ce manque de rigueur, mais l’industrie du tourisme et des croisières ne se préoccupe pas des enjeux politiques ou culturel, dans bien des cas.
On remarque aussi dans le fascicule de 1911 (PDF en ligne) que les rédacteurs publicitaires s’enthousiasment également à la rencontre des totems (en page 3) :
Le voyage en Alaska est facile. C’est le plaisir de jouir pendant quinze jours dans un hôtel flottant, traversant calmement le fameux Passage Intérieuret traversant le Pays des Totems. Il y a toujours de nouveaux sites à visiter: les mâts totémiques et les mines d’or, les mâts totémiques et les Indiens, les mâts totémiques et les glaciers, ainsi que les mâts totémiques. De l’embarquement à Seattle ou Victoria jusqu’au retour, le voyage est unique.

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Quinze ans après avoir publié leur dépliant de 1896, la Pacific Coast Steamship n’en démord pas : les totems sont un point focal d’attrait. Comme pour préfigurer la carte entourée de deux mâts publiée 20 ans plus tard (ci-dessus), chaque double page de la brochure est encadrée de deux mâts dressés sur chacun des côtés.
Si les croisières vous passionnent, consultez l’inventaire numérique Steamship Company Publication and Promotional Material (ASL-MS-28) de la collection historique de la Alaska State Library. On peut aussi consulter une collection d’une cinquantaine de dépliants publicitaires mentionnant les totems, dans les collections ouvertes de la University of British Columbia.
1896 – Mythologie pour débutants (101)

Bien sûr, on ne part pas en croisière pour étudier la mythologie ou encore se plonger dans des ouvrages savants, pour la plupart des gens. Désirant plaire à une partie de la clientèle qui voudrait en savoir un peu plus, la Pacific Coast Steamship Company dépose dans les cabines une petite plaquette informative d’une dizaine de pages « The Alaska Indian Mythology », que vous pouvez feuilletez ci-dessous.
À lire sur sa chaise transatlantique, une fois bien enveloppé d’une chaude couverture de laine; c’est un rapide survol des traditions, de l’histoire des mâts totémiques, des légendes et des potlatchs. On y conte de jolies histoires, mais sans plus, pourtant, cela dépayse, comme le voyage est sensé le faire.
Au début, il n’y avait que du ciel et de l’eau; dans le ciel, une lune. Un oiseau est sorti de la lune avec un petit anneau ou une lune dans sa bouche. En arrivant à l’eau, il s’est retrouvé à l’arrière d’un gros poisson. Il n’y avait pas de terre. Le poisson est entré dans l’eau peu profonde avec l’oiseau. L’oiseau a sorti l’anneau de son bec, quand un grand crapaud est venu et a avalé l’anneau. Le crapaud est bientôt devenu enceinte, puis un enfant est né du crapaud. C’était une fille. L’oiseau aussi pour le nourrir, et à la maturité, une plage de bois épais sortit de l’eau. L’oiseau a laissé la fille sur la plage et est parti dans les bois pour chercher de la nourriture, puis un ours est sorti des bois et est allé vers la fille pour la prendre dans ses bras et le premier homme est né. Ceci est l’ancien récit de la légende de la création, par les Indiens. En conséquence, ils se considèrent comme descendants de l’oiseau, du poisson, du crapaud et de l’ours. Donc, chaque famille prend l’un d’eux comme sa crête.

The Alaska Indian mythology
Blason
Le texte qui tente d’instruire les touristes sur l’origine des mâts totémiques est cousu de fil blanc, un assemblage qui semble glané à partir de toutes sortes de parcelles qui en rendent la lecture presque pénible. Et lorsqu’on connaît la sophistication des productions artistiques de la Côte Nord-Ouest, la naïveté des illustrations fait sourire.
Pourtant, on réussit à raconter un épisode de déluge, une catastrophe initiale, qui comporte des similitudes avec les récits des Nisga’a sur une éruption de volcan survenue au milieu du XVIIIème et ses coulées de lave, provoquant la dispersion des habitants et leur réunification. On le verra bientôt dans une note de recherche consacrée au volcan Tseax, traitant de sa place dans les légendes de la Côte Nord-Ouest.
Les Indiens remontent à une époque lointaine où leurs ancêtres vivaient dans un pays magnifique, où, de manière mystérieuse, les créatures mythiques, dont ils conservent les symboles, se sont révélées aux chefs de famille ce jour-là.
Ils racontent l’histoire traditionnelle d’une inondation accablante qui a submergé la bonne terre et semé la mort et la destruction tout autour. Ceux des anciens qui se sont échappés dans des canoës ont été entraînés à la dérive et dispersés dans toutes les directions sur la surface des eaux. Ils se sont retrouvés après la disparition de l’inondation.
C’est ainsi que les personnes liées par le sang se sont largement séparées les unes des autres. Néanmoins, ils ont conservé les symboles qui les avaient distingués, eux et leurs familles, avant le déluge et s’y sont accrochés. Par conséquent, les emblèmes ont continué à marquer la progéniture des fondateurs de chaque famille.
Bien sûr, on ne refait pas l’histoire d’un peuple en dix pages. Comme il a été démontré plus haut, ce que les paysages ont à offrir, notamment leur horizon est découpé en lamelles par les alignements de mâts totémiques sur les rives, parle suffisamment et témoigne du talent des artistes sculpteurs, sans avoir besoin de plus; ces œuvres parlent d’elles-mêmes.
Les totems à la conquête du Québec de 1925 à 1932

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BAnQ – Québec, Le Soleil, 28 janvier 1932, page 9
Et cette campagne s’étire longtemps… De 1925 à 1929, on avait pris soin de rappeler « le caractère mystérieux des totems et de ses légendes fantastiques ».

BAnQ : Le Samedi, entre 1925 et 1929
Les gens de Québec qui planifient leurs prochaines vacances et recherchent du nouveau ont un nouvel incitatif pour traverser le pays : les totems sont dans l’air du temps. Ils pourront aller à leur rencontre, en train ou en croisière. L’excursion proposée par la Canadian National est d’ailleurs annoncée en pleine page dans le National Geographic depuis plusieurs mois; les voyagistes proposent donc ce « fameux itinéraire triangulaire ». De Jasper, ils se dirigeront vers la Côte du Pacifique où ils monteront à Vancouver à bord du navire qui les conduira à Victoria, Seattle et Prince Rupert – soit le voyage en triangle. A ce dernier endroit, ils reprendront leur train pour le voyage de retour vers l’est.
Au retour comme à l’aller il se trouve plusieurs points intéressants à visiter Le premier arrêt sera fait à Kiswanga (sic) où le gouvernement canadien poursuit des travaux de restauration des mâts totémiques (sic), vestiges des premiers occupants du Canada.
Il est intéressant de constater que les navires de croisières sont opérés par la Canadian National Railways, la compagnie de chemin de fer nationalisée. Comme on l’explique dans un site dédié à la mémoire des trains, Streamliner Memories, « le CNR avait une chose que le CP n’avait pas: une ligne vers un deuxième port de la côte ouest, Prince Rupert, en plus de Vancouver. Ajoutez un voyage en bateau à vapeur de Prince Rupert à Vancouver et le CNR peut maintenant offrir une visite en « triangle » de paysages continus, même si une grande partie se limitait à de profondes forêts touffues ». Une carte de cet itinéraire est publiée dès 1924; Map of the Triangle Tour est vraisemblablement disponible chez les voyagistes de l’époque. Cette « Route du triangle » demeure un itinéraire favori de la CNR pendant longtemps, les éditions se succèdent en 1940, en 1948, en 1952, en 1954
Les totems dans National Geographic de 1927 à 1931
CNR National Geographic
Fév. 1927, p. 270.CNR National Geographic
Mar. 1929, p. 420CNR National Geographic
Mai 1931 p. 656
La Canadian National Railways fit régulièrement, pendant ces années, du placement publicitaire dans la revue préférée des touristes à la recherche de dépaysement, le National Geographic. Les publicités ne manquent pas de rappeler que les mâts totémiques font partie du paysage. En effectuant une recherche sur « Totem Poles » dans le fonds d’archives National Geographic Virtual Library, accessible aux abonnés de BAnQ, on a retenu les 3 pages les plus représentatives parmi les 30 annonces parues entre 1920 et 1940. Scrutez les de plus près en cliquant l’album ci-haut.
Les rédacteurs publicitaires essaient souvent de communiquer des idées fortes pour convaincre leur clientèle exigeante, en leur promettant mer et monde – c’est le cas de le dire ici. C’est en anglais, bien sûr… Traduisons leur argumentaire, pour chacune de ces trois publicités :
Février 1927 – Naviguez à travers des mers protégées, entourées de montagnes majestueuses et de glaciers étincelants, longeant des villages indiens primitifs aux totems imposants. […] Le tarif n’est que 90 $, repas compris, pour un voyage aller-retour entre Vancouver et Skagway – une excursion de dix jours à bord de somptueux bateaux à vapeur du Canadien National.
Mars 1929 – Un exquis voyage de dix jours; arrêtez-vous à Ketchikan, Wrangel, Juneau et Skagway, avec leurs pittoresques demeures indigènes et leurs totems grotesques.
Mai 1931 – Voyage à Kitwanga, étrange pays de mâts totémiques et du célèbre « fleuve des nuages». […] Vous vous arrêtez à Kitwanga assez longtemps pour voir ces mâts totémiques. Fascinants et grotesques, ils retracent l’histoire de l’aristocratie indienne.
Ici, on peut prendre une pause pour réfléchir, autant aux préjugés de l’époque qu’aux nôtres, également.
Le pouvoir des mots
Avec un outil intégré d’analyse, sur le site de la librairie virtuelle du National Geographic, il est possible de procéder à une analyse sémantique des 30 publicités repérées. Le texte des publicités repérées a été traité par cet outil, permettant d’obtenir une vue graphique des termes les plus utilisés. Il ne faut pas perdre de vue que dans ces publicités, Canadian National Railways agit à titre de voyagiste, mais pour offrir des croisières maritimes. On constate que le terme « Totem Poles » est directement associé à « Ocean Travel » et à « Columbia » – aujourd’hui la Colombie-Britannique, ce qui représente assez bien les termes les plus susceptibles de retenir l’attention, en considérant comment ils sont associés entre eux. Voilà un exemple intéressant d’évaluation d’un ensemble significatif de données. Tout compte fait, ces publicités incitent les lecteurs et les lectrices à emprunter la Route des Totems, vers les « Gigantesques Glaciers », en passant bien sûr par la « Colombie-Britannique ». Alors, voilà donc les premiers indices indiquant pourquoi les « totems » étaient si populaires, dans les années précédant l’achat du Nid de l’Aigle…
INFORMATION COMPLÉMENTAIRE …

Revue des sources documentaires en ligne au moment de la publication, photoreportages ou études de cas en relation avec le thème abordé dans cette note.
- Most Striking of Objects: The Totem Poles of Sitka National Historical Park – un livre incontournable et magnifiquement illustré sur les mâts totémiques en Alaska – en accès libre sur archive.org. Si vous devez consulter uniquement un livre sur le sujet, c’est celui-là
- Where rails meet the sea : America’s connections between ships & trains – un livre magnifiquement illustré à emprunter sur archive.org
- Echoes of the whistle : an illustrated history of the Union Steamship Company – Un livre magnifiquement illustré à emprunter sur archive.org qui traite d’une des grandes compagnies de la Colombie-Britannique
- 1899, The Indian Bazaar, 43 Johnson St., Victoria (page 8). En fouillant un peu plus dans le site archive.org, nous avons retrouvé d’où provenait le texte de la légende figurant dans le fascicule dont il est question plus haut.
Bonne lecture!
POUR LIRE CETTE SÉRIE DANS SON ENTIER …

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